RECITS DE VOYAGES du XVI et XVIIème siècle

   Jean et Raoul Parmentier de Dieppe (avril 1529-juillet 1530) 

   Selon l'un des visiteurs français, les habitants avaient une peau noire, assez élancés de corps, mais avec des visages aux expressions inquiétantes. Ils parlaient sur un ton très fort avec des voix désagréables, tous marchaient pieds nus, portant des chemises et jupes de coton fort simples, de couleur rouge, brune ou bleu sombre. En plus de cette tenue ordinaire, les chefs portaient un sarong sur leurs épaules, avec de lourds bracelets d'or et des kris incrustés d'or. Leurs têtes étaient soit entourées de turbans d'étoffe soit couvertes de simples chapeaux de paille. Bien que les Français ne pouvaient se considérer comme des gens particulièrement propres, les habitants de Tiku leur parurent d'une saleté repoussante. Leurs vêtements ne paraissaient jamais lavés, hormis ceux portés par les chefs du village. En plus de leurs kris, certains des habitants étaient munis d'arcs, de flèches, de javelots et de sarbacanes grâce auxquelles ils pouvaient envoyer de petites flèches empoisonnées. Leur armement était complété par des boucliers faits avec d'épaisses peaux d'éléphant ou de buffle, renforcés ou décorés de peaux de serpent et de poisson.

   François de Vitré à Atjeh (avril 1529-juillet 1530) 

   Le 28, notre général fut voir le prince, qui est le fils aîné du roi, auquel il fit un présent de verrerie et six aunes d'écarlate rouge, et il en reçu un criss (c'est l'arme qu'ils portent communément, une espèce de poignard) garni d'une rose d'or avec quelques pierreries. Le 29, on nous donna par le commandement du roi, une maison, et ceux des nôtres qui voulaient descendre en terre y allèrent librement. Peu de jours après, on commença à porter quelque marchandise à terre.

   Augustin de Beaulieu (1619-1622)

   Quand Augustin de Beaulieu débarqua le 1er décembre 1620 directement à Tiku sur la côte ouest de Sumatra, près du volcan Singgalang et pas très loin de l'actuelle ville de Padang, les habitants de cette région refusèrent d'entrer en relations commerciales avec les Français et notamment de leur vendre du poivre sans l'autorisation du roi d'Atjeh. Pour cette raison, A. de Beaulieu fut obligé de se rendre d'abord à Atjeh où il arriva le 23 janvier 1621 afin de solliciter une " licence commerciale " du plus puissant roi de Sumatra. Des navires anglais et hollandais étaient déjà ancrés dans la rade attendant la délivrance des mêmes autorisations... " Après les salutations d'usage entre navire à coups de canon, un bateau vint de la part du roi avec plusieurs de ses officiers et un de ses énuques qui portait la chappe comme ils disent qui est un cris ou poignard à manche et fourreau d'or appartenant au roi et atteste que le commandement ou la personne vient de la part du roi. Cette visite de bienvenue était assortie d'une demande de paiement des droits des officiers et coutumes qui se sont élevés à 80 réales outre un grand miroir qu'il m'a convenu de donner pour accompagner la chappe et un autre pour l 'Orancaye Laxemane qui est le plus grand confident du roi.... Le lundi, je mis pied à terre et je rencontrai quelques Portugais à qui le roi d'Atjeh avait fait mettre les fers aux pieds. lls m'avisèrent qu'ils savaient que pour certain que les Hollandais et les Anglais avaient résolu de m'empoisonner et me conseillèrent de me donner bien garde d'eux... "

 

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